Approche de la naturopathie |
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Nous aborderons ici deux notions fondamentales : Le Terrain |
Le TERRAIN
ou "humeur" diront certains, est une notion fondamentale pour le naturopathe.
Prenons l'image de la terre, celle-ci exprimera facilement cette notion. Lorsque
nous promenons dans nos campagnes, prairies ou jardins, nous rencontrons régulièrement
des terrains de diverses qualités. Certains seront plus argileux, d'autres
contiendront davantage de silice. La terre sera rouge ou noire, riche ou pauvre.
Certaines autres laisseront pousser facilement tout et n'importe quoi alors
que certaines demanderont un dur travail au jardinier ou paysan et beaucoup
de composte ou d'engrais.(naturels!)
Il en va de même pour les êtres humains. Certains sont robustes,
d'autres chétifs, certains ont des prédispositions à telles
maladies ou encore tels comportements sociaux etc.
Le terrain de chacun se fera en fonction : du facteur héréditaire,
et ensuite du comportement individuel de chacun au cours de sa vie. Je veux
parler des habitudes alimentaires, du comportement social ou affectif, de mode
de réflexion ou mental. Et enfin de l'affirmation de sa propre identité,
du "moi - je " pour soi et vis à vis des autres ou appelé
comportement spirituel.
Il est toujours plus facile de redresser une déficience acquise qu'un
problème héréditaire.
Avec la notion de TERRAIN, nous touchons à
l'une des différences essentielles qui existent entre le comportement
d'un médecin généraliste et celui d'un naturopathe. (bien
que cette notion soit totalement intégrée par les médecins
homéopathes)
Il y a plus d'un siècle, deux courants essentiels se sont livrés
bataille. Un de ces courants affirmait que le
microbe est tout, et qu'à une
invasion microbienne déterminée correspondaient des symptômes.
A ces symptômes il faut répondre par tel traitement avec comme
objectif de les stopper. Un individu se présente avec plusieurs symptômes
chez son docteur qui lui dresse la liste des médicaments traitant chaque
symptôme.
Et de l'autre côté de "la mêlée", il y avait un courant de chercheurs affirmant que le microbe n'est rien mais que le terrain est tout. Un malade se présentera avec tel problème chez un naturopathe, celui-ci se demandera pourquoi cette manifestation a eu lieu chez son patient. Quel facteur morbide a créé un encrassement du terrain et a permis ce dérèglement ?
Chez un généraliste, le patient doit suivre le traitement et point final. Si celui-ci ne lui convient pas, on en prescrira un autre. Le patient a une attitude totalement passive.
Avec un naturopathe il découle forcément un dialogue afin de comprendre l'attitude qui a entraîné la pathologie. Le patient aura alors l'obligation de modifier son comportement. Il devra être totalement actif.
Prenons un échantillonnage d'individus.
Mettez les dans une même pièce et introduisez un microbe: le germe
de l'angine. Certaines personnes tomberont plus rapidement malades que d'autres
et certains s'en sortiront parfaitement bien.
Qui n'a pas entendu dire "S'il y a un microbe, il sera pour moi"
et d'autres par contre semblent protégés contre tout.
En allopathie on dira à ce dernier qu'il a une bonne défense immunitaire,
en naturopathie on répondra que "rien ne vient s'installer sur un
terrain sain".
Le raisonnement naturopathique va plus loin
avec le postulat suivant : le corps est intelligent. Partant de là, le
naturopathe dira à une personne qui a de la fièvre que c'est pour
mieux éliminer les toxines pathogènes. En effet celles-ci,
ne supportant pas la chaleur, meurent. Le corps le sait et se défend
avec les armes qui sont les siennes. Un naturopathe fera donc contrôler
la température afin de ne pas tomber dans l'excès, mais
laissera celle-ci se stabiliser d'elle-même. Le patient bien sûr
devra se reposer car il est reconnu que le corps se répare lorsque le
système parasympathique prend les commandes. Ce dernier est le
gestionnaire énergétique, le banquier du corps. Il prend en charge
la digestion et emmagasine de l'énergie, répare pendant le sommeil
ou durant une maladie. Il comble les découverts. A l'opposé le
système sympathique dépense l'énergie dans l'action quotidienne.
C'est le carnet de chèques qui dépense. Dans le monde infernal
d'hyper activité, le parasympathique n'a plus trop de place pour s'exprimer.
Il profite donc de l'opportunité des germes pathogènes pour obliger
le sympathique à "la mettre en veilleuse". Il met le
compte en interdit pour permettre à celui-ci de combler son découvert.
Pour une fièvre, certains généralistes donnent systématiquement
les médicaments qui la stopperont et tous les antibiotiques possibles,
pour remettre le patient sur pied le plus rapidement. Souvent c'est le
patient qui ne veut pas prendre le temps de se reposer. C'est tellement plus
facile ainsi. <<Docteur, je suis malade, vous prenez ma santé en
charge. Moi, je ne veux pas en entendre parler, mais alors en contre partie,
je veux avoir la pêche…et vite docteur…>>
En attendant, le parasympathique n'a pas comblé le découvert,
le terrain s'encrasse et le corps doit bien se débrouiller en trouvant
une autre forme d'élimination que la fièvre pour supprimer les
déchets (les allergies, les champignons, les abcès), mais en attendant,
il faut bien les stocker. Et nous tombons sur les rhumatismes, maladies cardio-vasculaires,
les cancers…
Pour un naturopathe, un patient doit comprendre les lois de la Vie, les accepter,
et travailler volontairement dans son sens.
<<On ne commande à la nature qu'en obéissant à ses lois >> (F. BACON)
Et bien entendu, la panoplie du naturopathe tend toujours dans le sens du terrain, du corps, dans le sens des lois de la Vie et pousse le corps à se redresser lui-même, à s'auto guérir. Tout cela ne peut s'accomplir sans la complice volonté du patient.
Depuis l'antiquité les hommes de
science ont tenté de classifier les types de terrains existants. Pour
cela, on a constaté qu'à chaque terrain correspondait une morphologie.
Un śil entraîné par les années, peut ainsi rapidement reconnaître
l'appartenance à un type de terrain. Un thérapeute regarde l'aspect
global du corps, son comportement dans l'espace. Ensuite, quelques questions
habilement posées termineront de structurer l'individu.
Ainsi découle les classifications morphologiques.
LES CLASSIFICATIONS MORPHOLOGIQUES
Elles sont nombreuses et surtout faites pour définir des caractères
psychologiques. Cependant elles donnent plus ou moins d'informations sur les
aptitudes physiologiques.
Chaque auteur, selon sa sensibilité, ses connaissances, son langage et
en fonction du but recherché, a construit sa morphologie. Si l'on ne
s'attache pas aux détails, sur le fond, tous les auteurs se rejoignent.
Selon l'époque et le pays où elles ont pris jour, des changements
peuvent apparaître et l'on doit tout naturellement ajuster les connaissances
aux éléments du moment.
Les classifications morphologiques sont établies à partir de l'examen
de la totalité du corps (antropomorphologie) ou uniquement celui du visage
(physiognomonie) elles définissent donc un individu dans sa globalité
avec les grandes tendances positives ou négatives.
A titre d'exemple quelques dénomination
d'un terrain :
- Hippocrate : Nerveux - Bilieux - Sanguin - Lymphatique.
-Homéopathique : Carbonique - Fluorique - Phosphorique
D'autres classifications ont une origine purement
psychologique :
- Jung : Introverti - Extraverti.
- Heymans Le Senne : Emotif -
Actif - Pensif.
Les signes morphologiques particuliers :
Ils correspondent en général à la typologie globale. Cependant
leur caractère très net fait l'objet d'une observation précise
- l'appendice xiphoïde
- les lunules
- la forme des mains et leurs lignes
(chirologie)
- la pilosité
- Les formes et le relief du crâne
(phrénologie)
- l'iridologie.
Les projections qui émanent d'un sujet le représentent et signent
sa personnalité globale
- la parole,
- l'écriture (graphologie).
L'être vivant est une entité en soi, mais dépend d'un milieu
terrestre et cosmique. L'étude des influences extérieures est
également riche d'informations.